Vallons de La Tour - TRIATHLON

Vallons de La Tour - TRIATHLON

Embrunman 2016

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Arrivé sur place samedi soir chez des amis qui ont la bonneidée de loger à 200m du départ , je découvre le site du mythique Embrunman : on sait qu’on va en baver, mais au moins on en prendra plein les mirettes, c’est magnifique.
Le canapé est confortable comme un canapé mais je passerai deux bonnes nuits (enfin 1 et demie) ; une petite nat le dimanche et je retrouve le reste de la team l’après-midi au parc pour la photo souvenir avant la pasta party  4 étoiles chez jean-Phiet Annick. Un moment très sympa de détente : Christian, sa femme et Valérie sont là pour nous « supporter » avec Frantz et Marythé qui feront le M, en plus de Denis. L’alcool coule à flots et pâtes au choix !! (jus de tomates/carottes pour certains… Sont pas là pour rigoler !!)
4h30 le jour J : nuit courte, stress max. J’avale ce que je peux de gatosport. Je retrouve les gars dans la queue interminable à l’entrée du parc (vigipirate…) ; on y est encore à 20minutes du départ des filles !
Denis est là pour détendre l’atmosphère mais la tension est palpable ; c’est un bonheur de participer à une telle épreuve qui m’a toujours fasciné mais que j’ai cru réservée à des malades mentaux ! C’est mon premier IM ; mon objectif principal est de le terminer. Dans mes rêves, si tout se passe bien je peux espérer d’aprèsmes projections dans chaque discipline 1h05/ 7h30/ 4h + transitions longues. Mais évidemment je m’enflamme… Mon volume en vélo est plus important que les années précédentes
mais j’ai bien conscience que c’est un peu juste .
La nat : j’hallucine quand j’aperçois dans la nuit des bonnets blancs sprinter pour se placer sur la ligne de départ.  Ok c’est bien des malades mentaux autour de moi ! J’en suis peut-être mais je préfère rentrer dans l’eau tranquilou… il fait nuit, l’eau est chaude, c’est parti ! J’attaque mon premier tour
en prenant la trajectoire la plus pourrie possible à l’extérieur pour surtoutéviter les coups. J’y arrive très bien … le soleil se lève doucement à l’entame du 2ème tour et je décide d’appuyer un peu plus ; je trouve même un trou pour revenir à l’interieur de la boucle ; maintenant que le
troupeau est étiré, ça devrait mieux se passer. En fait non, me suis fait secouer (des mecs décident subitement de mettre des jambes de brasse… dans ma gueule !) mais impossible de revenir à l’extérieur, et difficile de doubler alors que je suis en sous régime. Tant pis ou tant mieux : je n’y
laisserai pas trop d’énergie ! J’arrive dans le parc peut de temps avant Steph ; on échange deux trois mots ; je prends le temps de me sécher, me changer, ne rien oublier et go !

Bike : Ca monte direct mais ça ne me déplait pas.Steph me reprend dans la montée vers St apollinaire et tout se passera bien jusqu’au pied de l’izoard. Je profite des paysages incroyables, je passe bien
les cotes, moins bien les parties roulantes (chassés croisés avec qq coureurs).
Je vois un panneau « arrivée 100km » à 10h15… Je me dis qu’il me reste 4h !
Oui, je m’enflamme car c’est là que les difficultés commencent ; l’Izoard n’est pas un col facile mais pas plus dur que mes gros cols d’entrainement et pourtant j’explose littéralement. J’ai pourtant fait
attention à manger et boire mais je n’avance plus et la tête me tourne !
Pause de 2 min pour reprendre mes esprits et je repars mais à 4km du sommet, rebelote. Pour moi c’est fini, impossible de terminer le vélo dans cet étatavec toutes les difficultés qu’il reste. Je pose le Bike dans l’herbe sur le côté, je m’assoies, suis dégoûté. 15min à méditer en bouffant chips et
amandes; les gars qui passent m’encouragent, me demandent de me reprendre mais je suis cuit. Je repense aux messages d’encouragement reçus les jours précédents, à mes garçons qui seront forcément déçus. On m’avait dit que pour aller au bout il fallait être capable de laisser passer certains orages, mais il reste plus de 90 bornes de vélo avec palon et Chalvet au programme (en fait
il y a des milliards de bosses après Izoard ; heureusement que j’en n’étais pas conscient…). Pas d’arbitre en vue alors je repars vers le col pour récupérer mon ravito perso, on verra bien. C’est toujours compliqué mais j’y arrive. Je remange, rebois , et me pose encore 5 minutes. J’ai mal au dos ça
fait du bien de marcher. Je décide de faire la descente et de voir et là, miracle : comme si j’avais eu droit à 1 deuxième vie ! C’est l’enfflamade sur tout le retour ; je retrouve mes jambes et Palon ne pose pas de
problème. Les milliards de cotes non plus ; je redouble du monde, encourage ceux qui sont dans le dur. Chalvet est une autre histoire : le bas de la cote commence bien-mieux en tous cas que beaucoup car j'en double qqs uns- mais c’est interminable ! Deuxième explosion en vol mais pas question de m’arrêter ! La descente est dangereuse et je suis au radar mais ce foutu parc est en vue!...
T2 : Plus de jambes, des fourmies dans les pieds, suis vidé. J’enlève les shoes, accepte un massage. J’ai du mal à discuter avec l’apprenti kiné très sympa qui me rassure en me disant que j’ai de la marge par rapport aux délais (il est 15h et quelques, je dois arriver avant 23h ! je devais vraiment lui faire une sale impression pour qu’il me parle de délais!!). Une belle t2 de près de 10 minutes mais je m’en fous, mon problème c’est de pouvoir courir.
Càp : Après ma magnifique T2, je décide... de ne pas courir ! Il y a un beau ravito à la sortie du parc avec deux superbes chaises. Je m’assois et me gave. Salé, sucré, liquide, solide. Les gens rigolent
en me voyant digérer tout ça avachi. Et là, 3ème vie ! Je pars en mode footing et plus j’avance plus ça va. Je deviens même complètement euphorique dans la 2ème boucle mais je me retiens et me tiens à mon plan : arrêt à chaque ravito, rafraichissement à chaque éponge (il fait chaud !!).  Je prends beaucoup de plaisir sur ce marathon, croise Denis et l’encourage,  il est dans le dur (steph doit être arrivé depuis un moment, je n’ai pas vu jean-phi mais ne doute pas qu’il le finira). Le troisième tour me donne l’occasion de faire le bilan car je sais que c’est dans la poche et je savoure, remercie les gens qui nous encouragent, pense à tous ceux qui m’ont soutenu  à travers leurs messages, m’ont fait partager leur expérience, m’ont conseillé :  Sylvain, Tib, Steph, JC, Mike, Marjorie, mon vieux pote Seb avec qui j’ai commencé ce magnifique sport …
La foule sur toute l’épreuve était incroyable ; j’ai eu des frissons sur le parcours vélo et les passages en ville. Un énorme merci  aussi à nos supporters verts et noirs :Christian, sa moitié, Frantz, Valérie, Marythé, Annick… Je pense aussi à mes compagnons de galère !
La dernière ligne droite est inoubliable, l’émotion très forte. Je m’accorde 5 minutes allongé dans le parc  avec mon t-shirt « finisher » et fait un petit selfy souvenir pour ma petite famille qui m'a porté tout au long de cette folle journée...
Emeric 06 60 69 94 02

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Ce qui me faisait peur dans cette course, ce n'était pas tant les distances, mais la chaleur annoncée, que je crains toujours et qui signifie les crampes pour moi. Mes craintes étaient bien fondées.
La super pasta party de la veille avec Denis, Frantz, Marithé, Valérie, Christian et sa femme m'évitent de broger. La nuit est courte mais j'arrive quand même à dormir, malgré les bruits lointains du speaker qui montent jusqu'au camping situé à 1km500 du parc, déjà en forme dès 2h du mat, occupé à régler sa sono !
Embrun, c'est d'abord une ambiance, et elle se vérifie dès le petit matin où je rejoins les potos à l'entrée du parc. Christian et sa femme, Valérie sont déjà là pour nous accueillir. Quelques mots échangés dans le raclement des caisses plastiques des triathlètes au sol. Je sens Émeric un peu inquiet et son inquiétude commence à déteindre sur moi. L'entrée dans le parc est un peu longue, Vigipirate oblige, le contrôle des cartes d'identité prend beaucoup de temps. Aussi, la préparation dans le parc se fait en accéléré. J'ai à peine le temps de me préparer qu'on annonce déjà le départ des femmes. Les derniers encouragements échangés, et c'est déjà notre tour. Denis et moi, on se fait presque surprendre. Hallucinant de voir que les premiers viennent de piquer un sprint pour se jeter dans l'eau.
NAT : C'est les premières brasses. Je trouve l'eau trop chaude et je regrette presque d'avoir enfilé la combi. Je m'attends à nager dans le noir, mais finalement, tout n'est pas si sombre. J'arrive assez vite à prendre un bon rythme pour mon piètre niveau, et là où je craignais de trouver le temps long, je me rends compte que la NAT passe plutôt bien, surtout au deuxième tour où je savoure le soleil qui accompagne mon avancée en illuminant progressivement le flanc des montagnes. Moi qui d'habitude perds du temps en slalomant, je me surprends à nager plutôt bien droit. Un concurrent que j'ai le malheur de toucher d'un peu trop près s'énerve, se retourne et m'envoie des coups de pied en râlant. Je fais tout pour éviter d'autres coups et je positionne plutôt bien ma nage que je finis à peu près  dans les temps escomptés.
T1 : Je me change tranquillou. Je n'ai pas la tête qui tourne, tout va bien, mais je prends soin de m'alimenter un petit peu. Je sais que la journée va être très longue. Je vois encore le vélo de Denis. J'hésite à l'attendre, car j'ai soudain une petite appréhension à me lancer seul dans la gueule du loup, car c'est là que ça commence.
Vélo : et ça commence sévère en effet avec des pentes plutôt raides dès le départ ! Christian est déjà là à m'encourager à la sortie du parc et il ne me lâchera plus de la journée. Je prends aussitôt un bon rythme et je ne sens pas l'asphyxie. Le léger vent frais fait du bien et finit de m'assécher. Je positionne même les bras sur le guidon dans les parties les plus roulantes. Je profite du paysage, magnifique. Cette partie qui mène à Savines m'est inconnue, elle fait déjà très nettement l'écrémage. Une fois arrivé sur la route de Savines, on retrouve davantage de trafic routier, et le lac éclabousse le paysage de ses couleurs multiples. J'en prends plein les yeux et je savoure. La partie est roulante et j'envoie du braquet. Dans le centre de Savines, il y a une bonne ambiance et beaucoup de monde, c'est même parfois un peu compliqué de se faufiler entre les voitures et les motos. Entre Savines et Embrun, Denis me rejoint. On échange quelques mots et j'essaye de ne pas le perdre mais il s'éloigne trop vite et je ne le verrai plus sur ce parcours. Je passe devant le camping des Esparons où je retrouve ma femme qui m'encourage. Le tracé qui mène à Guillestre est irrégulier et bien vallonné, je me laisse griser, et je paierai sans doute un peu cher l'idée de rejoindre Denis à tout prix. Heureusement, c'est un parcours que je reconnais, pour l'avoir plusieurs fois emprunté à la cyclo Luc Alphand ou à l'EDT Gap-L'alpe d'Huez, il y a 10 ans déjà. J'avais aussi 10 ans de moins ! Heureusement, les rives du Guil sont toujours aussi magnifiques et rafraîchissantes.
Une épingle à cheveux sur la gauche, on quitte la route qui mène au col d'Allos, et c'est là que l'Izoard commence. La première partie qui s'annonce est mauvaise. Je savais que cette portion  Brunissard-Arvieu était piégeuse, et je sens que ça commence à piquer dans les cuisses, d'autant que la chaleur commence à grimper sévère. La route s'élève progressivement en ligne droite interminable, on passe les deux petits villages et ce n'est pas fini. On peut espérer souffler un peu au niveau des lacets dans les pins.
Mais c'est là, 4 kms avant le sommet, soit 2 kms avant la Casse Déserte, que les premières crampes m'obligent pour la première fois à poser pied à terre. Là, je me dis que c'est bien trop tôt pour subir ça, et je revois alors aussitôt à la baisse mes espérances de chrono (14h30 - 15H)
Je masse, je récupère et me voilà reparti. Heureusement, le spectacle grandiose de la Casse Déserte me redonne du tonus, sans compter les nombreux spectateurs présents au bord de la route. Un dernier petit coup de cul, et c'est le sommet. Pagaille monstre avec les ravitos persos, une drôle d'idée par ailleurs que j'avais totalement sous-estimée et que je trouve scandaleuse. Il me faut du sel, absolument, pour faire passer ces fichues crampes. Or, pas une rondelle de saucisson, pas de jambon, rien de solide au sel, si ce n'est des Tuc et du sel en poudre ! Quand on sait que la moindre petite cyclo propose naturellement du salé, je trouve que les ravitos de l'Embrunman, vu les tarifs d'inscription, pourraient faire un petit effort de ce côté-là. Je soumets mes interrogations à une bénévole qui me répond assez sèchement que pour "la côte de boeuf, c'est au bout de la table !" Bon, je me contente d'un "rail" de sel entre deux Tucs ! Je confirme, c'est efficace...
La descente, roulante, peu technique, m'amène à Briançon, plutôt déserte en spectateurs. À la sortie de la ville, on rallie Embrun par les routes empruntées par la Serre Che Luc Alphand. Heureusement que je les connaissais, car certaines rampes font vraiment mal, notamment l'une d'entre elles qui doit dépasser les 15% sur 1 ou 2 kms. J'arrive au bas de la côte de Chalvet, et là, les crampes me reprennent sévèrement. Pour la première fois, je me vois mal embringué dans le marathon. Un spectateur propose gentiment de me masser. J'entends mon nom, je réalise sur le tard qu'il s'agit de Stephane, déjà à fond dans la CAP. Je prends un petit coup au moral. Un nouveau cocktail de gels, eau et Sportenine fait encore passer les crampes. Je me remets en selle.
Je croise plusieurs athlètes à la dérive, dont une jeune femme qui serpente sur la route, hagarde. Je lui demande si ça va. Elle me répond à peine. Elle m'inquiète, aussi j'alerte un signaleur.
Il fait une chaleur de four et je finis vraiment la dernière côte au mental. Dans la descente, ma roue arrière patine sur une plaque de goudron fondu. Je réaliserai après coup que c'est sans doute ce qui a causé la chute de Steph.
En T2, j'ai un peu récupéré, mais je prends mon temps. Le speaker dit qu'une centaine d'athlètes a déjà franchi la ligne.
CAP : Je ne sais pas si je vais être capable de tenir mes 3h45 escomptées, mais j'essaye d'en choper le rythme tout de suite. Les crampes ne m'ont pas lâché aussi facilement et viennent assez vite me rappeler à l'ordre. Je vois Christian et sa femme dès l'entame du 1er tour qui s'avérera être un calvaire. Incapable de trouver un rythme. Pourtant, je me sens bien, j'ai la caisse, mais ce sont juste ces p... de crampes qui m'empêchent d'envoyer les watts
Je parviens à la 2e boucle, je vois ma femme et mon chien, j'arrive un peu mieux à courir, la team Christian me porte littéralement ! Le passage dans les rues d'Embrun est une source revitalisante qui est bien venue. On n'a jamais clamé autant mon nom sur un parcours de course ! Quel public ! Plusieurs personnes m'auront encouragé et même massé. Je remercie tous ces anonymes car sans eux, je n'aurais peut-être pas eu la niaque pour finir !
Avant l'entame du 3e tour, je sens une vraie amélioration de mon état, aussi je crie à Christian : "13 kms, c'est rien !". En fait, ce sera encore beaucoup ! La nuit tombe progressivement, le public se fait aussi plus rare. Heureusement, j'aurai encore suffisamment d'encouragements pour tenir. "Eh, mec, il est 20h55, tu peux même finir en marchant !" me dit-on. Mais je veux marcher le moins possible. La nuit qui m'envahit de plus en plus me cause de légers troubles de la vue, mais j'arrive à courir plus longtemps. Dans les deux derniers kilomètres, je croise Denis qui en termine, je crie son nom mais je crois qu'il ne m'entend pas. Je cours un bon kilomètre avec deux athlètes dont je fais la connaissance : un gars de Saint Siméon de Bressieux et l'autre d'Aiguebelette. On entreprend de finir à trois. Je les accompagne, mais comme je sens les crampes revenir, je juge plus sage de les lâcher. Merci à eux en tout cas car ils m'ont sacrément reboosté.
Le dernier kilomètre est un plaisir. Je sais que c'est gagné. Je retrouve Christian tout sourire qui me dit que je l'ai fait. J'aperçois ma femme qui me porte, et pleins de gens qui me tapent dans les mains en criant encore une fois mon nom. Les larmes me montent aux yeux dans les derniers mètres du tapis bleu, et c'est la délivrance !
Un grand merci à tous ceux qui m'ont encouragé, ces formidables anonymes, sincères et gentils, tous ceux du club qui m'ont suivi et porté dans leurs messages et leurs likes. Quelle foule ! Quel élan ! Comme Emeric, les frissons m'ont couru l'échine plusieurs fois, et nos supporters verts et noirs ont été juste formidables. Merci à ces athlètes inconnus qui eux aussi m'ont porté pour finir. Car il était absolument hors de question d'abandonner.
On me passe la médaille autour du cou, on me tend une bouteille, on me demande ma taille de tee-shirt finisher - tout sourire je rejoins Christian et sa moitié qui ont encore la gentillesse de me prendre en photo, et j'ai déjà la tête dans le prochain Ironman : Nice, ou Annecy, ou Venise...
On verra bien... Mais une chose est sûre : je me vengerai de ces foutues crampes !!!



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Hors-ligne
Jolis récits de course...Bravo encore à vous quatre 

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Hors-ligne
bravo à vous tous
missions accomplies et pleins de souvenirs gravés dans vos tetes pour cette magnifique course
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